dimanche 28 août 2011

LES SALAFISTES ET LES FEMMES

LES OULÉMAS ET GHANNOUCHI : ATTENTION DANGER !



Depuis quelques temps, je vois sur Facebook une profusion de vidéo et je lis des commentaires sur la condition de la femme en Arabie Saoudite, en Afghanistan, au Pakistan …..pays soumis au salafisme saoudien, qui laissent dubitatif sur le sort que lui réservent les hommes, toujours au nom d’Allah nous disent-ils. Cela m’amène à chercher à comprendre pourquoi ?


Quelques exemples des relations bizarres de l’homme à la femme :
- Le mariage des gamines parfois dés l’âge de 5 ans ou légalisation de la pédophilie, sous condition d’acceptation par le père. Hypocrisie doublée de sadisme, comme si la gamine pouvait savoir le viol qui l’attend et que le père sait parfaitement. 
- Le bordel du paradis, ou le fantasme de la femme éternellement vierge : un bordel reflétant les fantasmes que peut avoir une personne à la fois obsédée par le sexe et macho. Des houris dont la beauté est légendaire, qui ne voient personne d'autre que leur homme, qui ne sortent jamais et qui sont toujours prêtes pour des relations sexuelles pour le plaisir de l'homme. La cerise sur le gâteau : Chaque homme aura la force de 100 hommes pour ses rapports sexuels !
Cette pratique remonte au prophète Mohamed. Profitant de la naïveté de ses troupes, il a adopté une stratégie très intelligente (mais aussi très ignoble et méprisable) pour qu'ils combattent courageusement. Il leur promettait ces houris, en tant que martyrs musulmans, si jamais ils perdaient leurs vies pendant les guerres qu'il menait (وعد), tout en étant épargnés de l'autre gros mensonge qu'il appelait jugement dernier (وعيد).
Ce qui explique le courage de ses soldats pendant les "ghazawat" (razzias) et plus tard pendant les "foutou’hat" (conquêtes) et par conséquent les nombreuses victoires des musulmans à l'époque... en effet, rêvant carrément de mourir en guerre suite à cette promesse, ils combattaient avec toute leur fougue. 
- La polygamie : Ghannouchi dit qu'il faut recourir à la polygamie pour permettre aux femmes qui arrivent parfois à la quarantaine sans s'être mariée de trouver un mari à partager.... Ce qui résoudrait par la même, la baisse de natalité qui touche la Tunisie selon ce pseudo sociologue ! Hypocritement il reconnaît que seuls les riches peuvent bénéficier de cette polygamie, puisque les célibataires désargentés et souvent au chômage ne peuvent même pas bénéficier d'un quart de femme, dit-il goguenard. 
- L'esclavage sexuel légalisé par des Imams plus que machos, stupides et ignares quand ils rappellent les devoirs de la femme envers son mari. Puisqu'elle doit se tenir toujours disponible pour le plaisir de monsieur ! Si l'envie de copuler le prenait, elle doit tout lâcher pour le satisfaire. Sinon elle est justiciable de violence en cas de non exécution....et il est dans son droit de la battre ! Encore des conneries de salafistes ! Voir Video.

- La femme et le travail : De même Ghannouchi dit que les femmes ne doivent pas travailler pour pouvoir procréer et élever les enfants.... Ce qui résoudrait le chômage des hommes, selon lui.
- Le mariage de plaisir « zaouaj el moutâa » ou la légalisation de la prostitution : Le gouvernement iranien vient d'autoriser et de généraliser le "zaouaj el moutâa" c'est à dire le mariage de plaisir. Une journée par semaine les hommes qui le désirent pourront recourir à cette prostitution légalisée sous couvert d'islam en contractant un mariage bidon juste pour le plaisir sexuel. C’est pour faire baisser les abus sexuels selon les ayatollahs qui ont légiféré sur cette question ! Quelle hypocrisie ! Le mariage de plaisir ou "zaouaj el moutâa", était une trouvaille des législateurs du moyen âge pour assurer une paternité aux enfants bâtards dans des sociétés patriarcales, qui naissaient des relations hors mariage. A notre époque ce n’est que pure hypocrisie que de légaliser et officialiser la prostitution. 
- La répudiation : il suffit à l'homme de dire à sa femme trois fois "je te divorce" devant témoins, pour que le divorce soit effectif au tort de la femme. 
- La femme au travail considérée comme une tentation permanente aux hommes : une récente fatoua l’autorise à accorder ses charmes à son supérieur hiérarchique : Les cheikhs d’el Azhar ont pondu cette fatoua parce que la femme au travail, au contact de l'homme, constitue une tentation permanente pour lui. C'est pourquoi "ils" légalisent son rapport sexuel à son chef supérieur, ce qui valide son "péché" auprès de son mari pour ne pas avoir à divorcer puisque c'est licite.
- Le désir de certains de renfermer les femmes aux foyers, ou sinon de les voiler entièrement…
- Le droit de "corriger" sa femme. Un cheikh donnait même des conseils au mari pour procéder par palier à la correction de son épouse. S'il doit la battre, qu'il évite de la défigurer, conseille-t-il cyniquement !      
- La violence avec laquelle les sympathisant salafistes d'Ennahdha vont de ville en ville en Tunisie pour agresser les femmes non voilées dans les rues, leur intimant l'ordre de se voiler. Et par la violence et la terreur, ils y parviennent ! Allant jusqu’à inciter au viol de celles qui refuserait de se voiler.
- Le voile d’abord et maintenant la burqa et le niqab : il n'est écrit nulle part qu'il faille à la femme de s'accoutrer de la sorte pour être une bonne musulmane....C'était une interprétation d'un saoudien extrémiste à l'esprit obtus, Abdel Wahab fondateur du wahabisme, qui a voulu l'imposer aux femmes. De même qu'il a décidé de régir la vie du croyant pour lui dicter sa conduite en tout : vestimentaire, pileuse (barbes), sociale.... Pour cela il y a une profusion d'opuscules qui reprennent la pensée et les interprétations de ce salafiste que ses adeptes prennent pour du Coran et suivent à la lettre, comme ce fut le cas du livre rouge de Mao Tsé Toung, puis du livre vert de Kadhafi. Et qu'on trouve malheureusement à profusion dans les souks. C'est de l'endoctrinement pur et simple, qui dispense de penser par soi-même.
Ce qui n'a rien à voir avec une lecture saine et sereine du Coran comme le recommande la première sourate : "Lis !" ....d'autant que le Coran exhorte à plusieurs reprises à l' "ijtihad" (exégèse), de réfléchir par soi-même !
Ridicule cette ostentation de la foi : contraire à l’islam, qui rejette toute ostentation ! La foi est dans le cœur du pratiquant et non dans son déguisement. Dieu n'aime pas l'ostentation et les hypocrites qui y recourent.
Celles qui portent ces accoutrements contraires à nos traditions, sont-elles seulement conscientes qu'elles sont utilisées comme porte drapeau d’un mouvement politique salafiste à tendance wahabite ? Dont l’idéologie et les tenues vestimentaires sont d'importation saoudienne !!! Ce qui choque effectivement énormément les sunnites modérés (malékite) que nous sommes dans notre immense majorité, les musulmans tunisiens.
- La  lapidation des femmes jusqu’à ce que mort s’en suive : châtiment suprême réservé aux fautes graves comme l’adultère. Voir la vidéo : Insoutenable ! Mais scène filmée de bout en bout montrant la hargne des hommes qui s'acharnent sur une jeune fille. La haine et la violence qu'ils y mettent est à la hauteur de leur frustration de mâles en rut privés de satisfaire leur désir bestial ! On y voit une délectation morbide à meurtrir le corps d'une femme convoitée mais qu'ils ne pouvaient avoir. 
- Les crimes d’honneur autorisés voir encouragés, dont sont victimes les femmes. Où des fois il revient à un fils de tuer sa mère pour adultère ou supposé comme tel, comme un regard porté sur un autre homme que le sien, pour laver l’honneur de la famille ! 
- Même la relation de la fille à son père est suspectée par ces barbus d'inceste ! Ils recommandent qu'elle ne doive pas s'isoler avec son père et conseillent la présence de la mère ou de la fratrie....
Décidément ces barbus sont obsédés !
- Que dire de l’affirmation répétée des Cheikh et des imams que le savoir doit être réservé aux hommes uniquement, car les femmes de nature sont idiotes, donc hermétiques au savoir !

Ces Oulémas (Ayatollah, Imam, Cheik, Théologien….) tous autoproclamés "commentateur d’essence divine" du Coran, devenus pseudo-sociologues souvent, se torturent l'esprit et torturent le Coran pour lui faire dire leurs pseudo-solutions aux problèmes sociétaux, révélateur de leurs propre complexes vis-à-vis des femmes. Ils cherchent par tous les moyens comment conserver un control total sur la femme et sur son corps pour leur plaisir de domination et pour la réduire à sa fonction primaire animale en s'appropriant sa matrice : pour leur plaisir sexuel et pour leur assurer une descendance !

En somme pour les salafistes elle n'est qu'une femme-objet, ni plus ni moins !

C'est aux hommes d'apprendre à contrôler leurs pulsions plutôt que d'infliger aux femmes des accoutrements (voiles, burqa....) pour les soustraire à leur tentation. Ils doivent respecter la femme et son intégrité.
C'est aussi çà que d'être civilisé.

Le danger qui nous guette aujourd’hui vient du Salafisme, qui est passéisme, médiévisme et marche à reculons, même s’il se camoufle et ne joue pas carte sur table, nous dit le Pr Mohammed Talbi. Donc méfiance de Ghannouchi et de son mouvement Ennahdha : tôt ou tard il imposera ces dérives aux tunisiennes, révélatrices de leurs frustrations sexuelles.

D'ailleurs les "barbus" nous expliquent bien qu'un salafiste refuse la philosophie, parce que le travail intellectuel a été clos....il ne lui reste en tant que pratiquant qu'à appliquer les conclusions et les déductions auxquelles étaient parvenus les salafiyuons (ces prédécesseurs) du moyen âge puisque selon eux l'ijtihad (l'exégèse) est clos à cette époque !
C'est de l’obscurantisme érigé en dogme, qui refuse toute réflexion au pratiquant. 
Or si ces misogynes ferment l'ijtihad, c'est pour cause : conserver leurs acquis et leur pouvoir sur la femme et sur son corps !....
Alors qu'il est dit dans le Coran d'entretenir l'ijtihad par une lecture et une réflexion régulière !

Et c'est ce wahhabisme que Ghannouchi veut pour la Tunisie et que Mourou nous importe de  son  exil saoudien ? Et qu'ils voudraient imposer aux tunisiens ???

Pour tous ces pseudos Oulémas, la solution n’est pas dans le Coran ….mais bien chez un psy ou dans un asile de fou !!!

Et si le remède à ces névroses source de perversités, se trouvait dans l'éducation des jeunes dés le lycée ?
Car pour apprendre à respecter la femme et son corps, il n'y a pas mieux que de donner des cours de sexualité aux lycéens pour démystifier ce qui plus tard deviendra pour eux source de frustration et de violence pour les femmes.        

Les hommes deviendront civilisés quand leur éducation leur permettra de mieux contrôler leurs pulsions prédatrices en présence des femmes et leurs pulsions sexuelles pour ne pas dire animales.

Rachid Barnat


Voir aussi La polygamie : Pour les non arabophones, Olfa Youssef rappelle que le prophète est resté marié à Khadija sa première femme, 20 ans jusqu'à sa mort sans avoir eu recours à la polygamie. Le jour où son gendre Aly a voulu prendre une seconde épouse après Fatima fille du prophète, celui-ci s'y est opposé en proclamant : "celui qui nuit à sa fille, lui nuit à lui aussi". Ce qui étonne c'est que les "commentateurs/juristes", habituellement tatillons pour pinailler sur le moindre "détail" de la sunna (Essira = conduites + Hadith = dires du prophète), n'ont pas tenu compte de ces deux attitudes du prophète quand ils ont légalisé la polygamie ! Ce qui démontre clairement la position du prophète vis-à-vis de la polygamie. Or la polygamie en ces temps là était répandue, elle servait à conclure des accords entre les tribus ou pour les rapprocher les unes des autres....elle avait un rôle "diplomatique" en quelques sorte. Ce que d'ailleurs fera le prophète après le décès de Khadija : il fera plusieurs mariages pour des raisons politiques, en tant que chef d'Etat. Le prophète pour limiter la polygamie, très répandue à son époque, pouvant atteindre un millier d'épouses par fois, il l'a ramenée à 4 épouses au maximum, avec une condition d'équité totale envers les épouses. Ce qui n'est pas humainement possible, donc fortement "déconseillée" ! Cette vidéo démontre bien comment travaillent les oulémas (exégètes), qui manipulent les textes et la sunna pour fabriquer une chariâa et des fatouas que renieraient Allah et son prophète. 
La polygamie légalisée dans la chariâa en totale contradiction avec la sunna.

Voir Femme objet : Vidéo Choquante ! Tant de frustrations et de complexes engendrent ce genre de foire ou tout s’achète, y compris les femmes. On se croirait au souk aux esclaves d'antan. Sauf que cette société du Golfe continue à pratiquer l'esclavage. Est-ce ce modèle de société qui fascine tant les islamistes pour vouloir l'importer en Tunisie ? Dégradant aussi bien pour l'homme comme pour la femme !!!


Voir Comment discipliner sa femme : Le Cheikh donne des conseils au mari pour procéder par palier à la correction de son épouse. S'il doit la battre, qu'il évite de la défigurer rappelle-t-il !




vendredi 26 août 2011

QUE PENSER DES TUNISIENNES ENVOILÉES ?

Article paru dans capitalis Kapitalis

Pour avoir côtoyé parmi mes proches quelques cas de femmes qui se sont subitement envoilées, je fini par croire qu’elles ne le font pas toutes par conviction religieuse.

Phénomène de mode ou signe religieux ?
Je citerai le cas de quatre femmes pourtant réputées très coquettes toutes les quatre.
- L’une suite au décès accidentel de sa fille la veille de ses fiançailles, n’a trouvé refuge pour ne pas perdre la raison, que dans l’en-voilement, sorte de deuil permanent.
- La seconde accablée par toutes sortes de tracasseries administratives et judiciaires en plus des difficultés que lui crée sa propre famille, s’est elle aussi réfugiée dans la pratique religieuse avec en-voilement intermittent, assorti d’une pratique de prière assidue pour ne pas se laisser tenter par une solution plus radicale.
- La troisième pour avoir été bondonnée par un fiancé quelques jours avant la célébration de ses noces, s’est réfugiée dans l’en-voilement comme pour s’enterrer vivante tellement déçue et déprimée de cette trahison.
- Quand à la quatrième, très belle femme et très coquette, qui travaillait dans un institut de beauté ; l’âge venant et la ménopause avec, « refusait » son corps qui prenait des rondeurs qui la désespéraient. Elle a fini par le cacher entièrement en adoptant la mode qu’elle voyait dans les magazines en provenance du Moyen Orient et d’Egypte. C'est-à-dire des voiles de couleurs « assorties » comme elle aimait porter des robes et des tailleurs de couleurs « assorties » à l’époque de sa beauté rayonnante.
Devenue prisonnière du « voile », elle s’est laissée convaincre par d’autres amies envoilées de passer par la case « prière » pour faire « bon genre ». Ce qu’elle s’est mise à faire pour ne pas déplaire à ses « nouvelles » amies envoilées. Sans trop de conviction dit-elle. Juste pour ne pas être stigmatisée de mauvaise musulmane, assure-t-elle !  
Les femmes refusant l’outrage du temps, seraient nombreuses, m’a-t-on dit, à adopter « le voile » par coquetterie comme un « cache-misère ». Pourtant la plus part  d’entre elles, issues de la génération « Bourguiba », avaient bien profité de leur féminité et de leur coquetterie, sauf qu’elles sont inconscientes qu'elles jouent à un jeu qui pourra leur être néfaste et plus particulièrement pour les plus jeunes d'entre elles, qui imiteraient leurs aînées.

Pourtant ces quatre femmes bien que croyantes, ne sont pas des fanatiques religieuses et ne cherchent pas à l’être.

Par ailleurs, j’ai toujours été étonné de voir promener des jeunes filles et des femmes parfois bras dessus bras dessous en totale complicité l’une avec l’autre, l’une envoilée et l’autre pas, telle que l’a voulue Bourguiba. Mais aussi coquette l’une et l’autre, chacune dans son style.

Au point de me demander si l’envoilement ne serait pas devenu tout simplement pour certaines femmes, un phénomène de mode comme n’importe quel autre ! Puisque certaines, tout en s’envoilant ne négligent rien de leur coquetterie à la manière des revues et des magasines féminins d’Orient, spécialisés dans ces tenues avec voiles ! Portant jeans des plus seyants et maquillées parfois à outrance.

On m’a rapporté aussi que certaine femmes par commodité ou par économie s’envoilent juste pour ne pas perdre leur temps ni leur argent à se faire belles et à entretenir leur chevelure.

De même qu’on m’a rapporté que certaines s’envoilent juste pour duper et « piéger » les garçons pour qui le voile serait un critère de bonne moralité, et s’assurer ainsi un « mariage ».
Alors que d’autres, d’origine très modeste et travaillant comme domestique chez des tunisiens nantis, se protégeraient pensent-elles, des abus sexuels de leurs patrons en s’envoilant.

Phénomène religieux ou symbole politique ? 
J’ai fini par croire que le mieux serait de ne pas donner plus d’importance à ce phénomène, ni prêter attention à toutes ces femmes envoilées, car tôt ou tard il se tarira de lui-même, comme toutes les modes qui, un jour ou l’autre, passent. En pensant que ne conserveront ce mode d’habillement venu d’Orient, que celles qui le porteraient pour des raisons religieuses strictes. Ce que je respecte.
Par contre si elles sont convaincues que leur "islamité" est plus probante dans l’envoilement, elles peuvent toujours revenir à notre traditionnel "sefsari" qui a beaucoup plus d'allure et qui correspond mieux à notre patrimoine national tunisien.
Car le type d’en-voilement oriental qu’elles adoptent sans en connaître le sens politique, n’a rien à voir avec nos traditionnels « safsari », « fouta », « lahfa », « tagrita » ; que même Hélé Béji dans son livre « Islam pride », a cru y déceler un symbole de modernité mais aussi d’émancipation de la femme !  Partant du constat que, une société qui se cherche, essaie de justifier certaine « mode » …..Ce faisant, elle conforte les femmes qui ont adopté cette « mode » en assimilant leur pseudo combat à du féminisme.

Sauf que le problème de l’en-voilement est plus sournois qu’il n’y paraît : cette « mode » suit une logique impérialiste de la part de l’Arabie Saoudite sur les pays musulmans et sur les pays qu’il voudrait convertir à sa vision salafiste (comme les pays de l'ex URSS et ceux de l'ex Yougoslavie). Sans parler des pays d'Europe où l'Arabie Saoudite avance ses pions dans les banlieues dites "difficiles" parmi des jeunes en perte de repère, contents de "retrouver", pensent-ils, leur identité musulmane.... dans un salafisme dans sa version wahhabite saoudienne, complètement étranger au rite de leur parents.
Hélé Béji fait une analyse intellectuelle complexe d'un phénomène "nouveau", alors qu'au fond il ne s'agit que d'un problème politique.

Car en effet, le problème devient d’une toute autre nature quand la politique s’en empare.
Sous Ben Ali l’en-voilement était apparu comme signe d’une « résistance silencieuse » et de rejet du régime corrompu et policier qu’il a mis en place dans tout le pays, organisé par le mouvement islamiste naissant de Ghannouchi qui "l'encourageait" par l'intimidation, voir par la violence.

Ce qui était discret dans les années 80, a pris de l’ampleur et s’est clairement affiché avec l’accentuation du phénomène par l’apparition de la burqa, dont le nombre ne cesse d’augmenter de manière exponentielle depuis le retour de son exil londonien, du chef du salafisme saoudien que veulent instaurer en Tunisie Ghannouchi et ses amis.

Cet habillement est devenu l’étendard du mouvement salafiste qui cherche à s’imposer par la violence dans le pays ; et que les sympathisants des partis religieux n’ont pas manqué de planter dans le paysages tunisien en intimidant, voir en violentant les femmes, pour qu’elles se voilent.
Il fait parti d’une stratégie de conquête du pouvoir par une pratique ostentatoire contraire aux habitudes malékites des tunisiens ; et par un langage spécifique, le tout d’importation saoudienne :

-  Voile, hijab et burqa pour les femmes,
-  Kamis et tenue saoudienne pour les hommes, voir pakistanaise ou afghane pour les plus radicaux,
-  Barbes, parfois au henné, pour les hommes et
-  Stigmates de « l’homme pieux » au front pour les hommes, en plus d’un
-  Langage codé parsemé de formules coraniques : que ce soit pour les formules de politesse ou de  conversation (« a-salâmu alaïkum », « bism illah », « subhana allah » etc...).

Comme dirait Yadh Ben Achour : « Les signes extérieurs de l’appartenance, vont devenir des formes d’affirmation et de revendications spécifiques ».
Je dirais plus clairement, que ceux sont des signes politiques d'appartenance au salafisme saoudien !

Exactement comme les ayatollahs les avaient utilisés pour « dégager » leur dictateur le Shah d’Iran Reza Pahlavi ! Les iraniennes en savent quelque chose. Elles ont porté elles aussi le tchador pour des raisons politiques en signe de contestation du Schah en soutenant les plus farouches de ses opposants : les religieux ! Sauf qu'après son départ, les ayatollah leur ont interdit de le retirer et leur ont instauré la chariâa en remplacement du code civil....

Elles regrettent amèrement leur duplicité avec les religieux. Et 30 ans après, elles ne savent plus comment faire pour retrouver leur liberté et leurs droits d'avant la révolution, ni comment se débarrasser de la dictature qu'elles ont aidée à prendre le pouvoir.
Naïvement pourtant elles ont aidé les religieux à chasser une dictature. Sauf qu'à la place, elles ont instauré une nouvelle dictature, celle-là théocratique et plus difficile encore à "dégager".

Tout envoilement des femmes est symbole de leur asservissement aux hommes. Ce n'est pas par hasard que Bourguiba avait retiré symboliquement leur "sefsari" aux tunisiennes quant il leur a accordées la liberté et leur avait accordées des droits dont elles ont été les seules dans le monde musulman, voir du tiers monde à bénéficier ! Comme ce n’est pas par hasard non plus, que les partis religieux veulent envoiler les femmes pour revenir sur les acquis bourguibiens et marquer ainsi leur désapprobation de sa politique de moderniser le pays !

Alors les tunisiennes ne soyez pas naïves. Ne vous laissez pas manipuler comme le furent avant vous les iraniennes.

Taha Hossein disait : " Seules des femmes émancipées donneront des générations d'hommes libres ". A méditer !

Rachid Barnat

PS : Appel d'Ennahdha au viol des femmes qui refusent le port du voile.


Voir : L'hypocrisie liée au style vestimentaire : Cet animateur égyptien relève toutes les contradictions de celles qui portent le niqab. Et dénonce toutes les hypocrisies liées au style vestimentaire de ces nouveaux d'un genre nouveau.
Il me plaît pour sa façon d'ironiser aux dépens des femmes hypocrites qui profitent du niqab pour cacher leur laideur ou pire pour cacher leur frivolité quand elles sortent avec des yeux hyper maquillés, avec mascara et tout le reste......est-ce pour mieux exciter les mecs leur demande-t-il.


Lire : Mais d'où vient le voile ? PAR Mohamed Kacimi 


Lire aussi ce qu'en dit : Elisabeth Badinter




  




jeudi 25 août 2011

L'IDENTITÉ PLURIELLE DES TUNISIENS



Article paru dans : Kapitalis

Je ne comprends pas pourquoi certains s'obstinent à faire croire à l’existence d'un "monde arabe" ? Où sont passés les berbères d'Afrique du Nord, les nubiens de l'Egypte, les phéniciens, les touaregs, sans parler des noirs d'Afrique : soudanais, éthiopiens, sénégalais, maliens ..... ou asiatiques : pakistanais, afghans.....Est-ce parce qu'ils partagent une religion commune qu'ils sont pour autant tous devenus arabes ? Cette appellation de « monde arabe » ou « arabo-musulman », est réductrice et trompeuse et n'engendre que confusion dans les esprits des gens.... qu'entretiennent malheureusement beaucoup de médias par paresse intellectuelle. Pourtant la Tunisie fut terre chrétienne même judéo chrétienne avant que les musulmans venant d’Arabie n’envahissent l’Afrique du Nord. Confond-on la Hollande avec la France parce que les deux sont de culture chrétienne ? Confond-on la Belgique avec la France parce que les deux sont francophones ? Alors pourquoi devrait-on confondre la Tunisie avec l'Arabie Saoudite, parce que les deux de culture musulmane ? ! Que chaque nation soit identifiable par son histoire particulière. Autrement où sont passés nos berbères, nos ancêtres les phéniciens fondateurs de Carthage....Les romains, les byzantins...Que sont devenus les andalous ? Et les turcs de l'empire ottoman dont la Tunisie faisait partie ? Que fait-on de leur culture ? Puis les français et leur culture ? Que fait-on des tunisiens de confession juive et ceux de confession chrétienne ? Que fait-on des tunisiens agnostiques ou athées ? Il faut que les partis religieux cessent de nous bassiner avec leur identité arabomusulmane qui n'est qu'une supercherie électoraliste pour mieux nous placer sous la houlette de celui qu'ils espèrent installer Grand Calife de tous les musulmans : le roi Ibn Saoud !

Et pourquoi ces nostalgiques du Califat, veulent-ils d’un calife saoudien plutôt que d’un calife turc puisque le dernier en date c’était celui de la Sublime Porte ? Leur choix n’est-il pas monnayé par le monarque Ibn Saoud qui rêve du titre de « Emir El Moumnin » (Commandeur des croyants) ? 

L'identité de la Tunisie est PLURIELLE : multiculturelle mais aussi multiconfessionnelle !


Que les aventuriers cessent donc de rêver à une hypothétique renaissance d’un Califat de l’âge d’or en la personne du roi Ibn Séoud, issu d’une tribu connue pour sa violence et d’une famille de dégénérés ! Autrement quelle commune mesure lui trouve-t-on avec les dynasties Omeyyade ou Abbassides qui font rêver tant ces « romantico-nostalgiques » d’une histoire qu’ils n’ont pas vécue ? Pour cela, ils voudraient nous faire croire que l’histoire de la Tunisie commence et s’arrête à la présence arabe depuis l’invasion des Bani Hilal ! Il faut rappeler que c’étaient des hordes de bédouins arabes que les souverains moyen-orientaux au 11ème siècle pour s’en débarrasser, les ont orientées vers l’Afrique du Nord, pour réprimer les Zirides Berbères, mais aussi pour sévir, piller et transformer une région connue comme « Le Pays Vert » ("Tounis Al Khadhra" = Tunisie, la verte) couverte de forêts en terres désertes ou semi-désertes par l’arrachage systématique de tous les obstacles rencontrés sur leurs chemins, à savoir les arbres et les forêts, étant eux-mêmes bédouins habitués au désert.

Les nostalgiques du Califat, veulent d’un calife comme le veut la tradition salafiste, gardien des lieux saints de l’islam. Mais cette règle salafiste veut aussi qu’il soit Quraychite, originaire de la tribu du prophète. Savent-ils que leur choix se porte sur un « gardien » qui n’est ni Quraychite et encore moins issu de la tribu du prophète ? Savent-ils aussi que c’est un usurpateur puisqu’il a chasé le Roi Hachémite ancien gardien des lieux saints ? Et savent-ils qu’Ibn Séoud a été installé par les américains et les anglais, contre un deal : exploitation du pétrole ? Ou leur oubli n’aurait été que monnayé par le monarque Ibn Séoud qui rêve du titre de « Emir El Moumnin » (Commandeur des croyants) ? 


Les HISTOIRES OFFICIELLES, les tunisiens n’en veulent plus ! Le tunisien est riche est fier de TOUTES les civilisations qui sont passées par son pays ! Il n’en éprouve aucun complexe envers aucune d’elles ! Elles ont toutes contribué à sa spécificité.

La Tunisie par sa position géographique et par son histoire n'a pas vocation à être rattachée au monde dit « arabo-musulman ». C'est ce qu'avait déjà compris Bourguiba qui a toujours cherché à nous rapprocher d'avantage de l'Europe avec laquelle nous avons beaucoup plus d'histoire commune qu'avec le monde arabo-musulman. La Tunisie c'est Carthage, mais aussi l'empire romain qui avait façonné les deux rives de la Maré nostrum ..... D'autres civilisations sont passées par la Tunisie, comme les vandales, les byzantins..... Jusqu’à l'arrivée des arabes puis des andalous et des turques et enfin des français. D'ailleurs à la libération, Bourguiba pour marquer l'exception tunisienne, a adhéré la Tunisie à l'Organisation des Pays non Alignés pour marquer sa différence d'avec le monde arabe.

Quand à l'islam, nous savons que Bourguiba le laïc, pour ne pas fâcher les traditionnalistes religieux, a préféré inscrire dans la constitution que la Tunisie est une "République dont l'Islam est la religion", plutôt que d'inscrire "République islamique". Ce qui n’est pas tout à fait pareil. 


Il semble que les nostalgiques du panarabisme de Nasser ou du panislamisme n’ont pas tiré encore les leçons des échecs de ceux qui les ont voulus et les ont expérimentés pour leur peuples : Irak, Syrie, Egypte, Soudan, Libye, Yémen…. Sont-ce des exemples à suivre ? Et que dire des pays du Golfe et des richesses « du monde arabe » ? Des peuples spoliés des richesses de leur pays, dilapidées par des « princes nouveaux riches » avides et qui investissent massivement en Occident ; plutôt que dans leur pays pour éduquer leur peuple et développer sa créativité : sont-ce des modèles à suivre ? C’est un leurre que de croire que toutes ces richesses bénéficieraient aux peuples du « monde arabe ».


Le monde change et l’Histoire avance. Il ne sert à rien de ressasser le passé. Or l’époque des grands empires est révolue : tous les empires ont fini par éclater. Ce fut le cas de l’empire Ottoman comme de l’empire austro-hongrois puis de l’empire colonial anglais et de l’empire colonial français. Et tout dernièrement de l’empire soviétique. Place aux nations ! 

En ce qui concerne la double culture et la langue française qu’affectionnent beaucoup de tunisiens, il faut rappeler que l'enseignement voulu par Bourguiba a été le bilinguisme en inculquant aux tunisiens, sans complexe aucun, la culture française en plus de la culture arabe, y voyant plutôt un enrichissement pour son peuple. Certains ont maîtrisé l'arabe mieux que le français, d'autre l'inverse et bien d'autres, les deux. Alors où est le problème pour créer un ostracisme entre tunisiens ? Ostracisme entretenu par des gens qui aspirent à effacer tout les acquis bourguibiens dont : la double culture, le statut de la femme, la modernité... Il faut cesser donc avec ces complexes vis à vis de la France. 



L’éducation nationale devient schizophrène avec cette double culture : ZABA pensant couper l’herbe sous les pieds des islamistes, a décidé de revenir sur le système de la double culture instaurée par son prédécesseur en arabisant l’enseignement et en réduisant l’apprentissage de la langue française à une simple langue étrangère. Sauf qu’une fois arrivé au niveau universitaire, beaucoup de filière sont enseignées uniquement en français, alors que beaucoup d’étudiants ne maîtrisent pas cette langue, ce qui complique leur formation.
Cela explique par ailleurs, la baisse du niveau général des étudiants formés dans le système public.
Pour échapper à cette « paupérisation » du savoir, les plus nantis orientent leurs enfants vers des écoles et des universités privés qui ont conservé pour la plus part d’entre elles l’ancien système qui a donné ses preuves.

Or on entend certains islamistes jeter le discrédit sur des générations entières formées dans le système éducatif instauré au lendemain de l’indépendance de la Tunisie, allant jusqu’à douter de leur loyauté envers leur pays qu’ils vendront à l’Occident assurent-ils ; et prétendent même qu’ils ne peuvent être fiables pour construire la Tunisie moderne !
C’est faire injure à tout un peuple et à son élite.

Que les grincheux le veuillent ou non, ils ne vont pas réécrire notre histoire en effaçant aussi notre héritage français ! Je ne vois vraiment pas au nom de quoi veut-on pénaliser les tunisiens francophones maîtrisant mieux le français que l'arabe ? Ou obliger parfois ceux qui ne maîtrisent pas l’arabe à s’exprimer dans cette langue au point de bégayer parce qu’ils ne trouvent pas leurs mots. C’est le cas dans certaines émissions de TV, où des professeurs et des intellectuels ayant fait toute leur étude en français, sont mis en difficulté par les animateurs de ces émissions, au point de les ridiculiser et brider leurs pensées, quand ils les obligent à ne s’exprimer qu’en arabe.     

Nous sommes tous tunisiens avant tout, et ce ne sont pas des complexés de l’arabité à la saoudienne qui vont décider d'exclure les tunisiens francophones. 

Nous n’avons donc nul besoin d’inscrire dans notre constitution une identité tronquée « arabo-musulmane » en omettant notre origine berbère et tous les métissages culturels et ethniques qui ont jalonné l’histoire de notre pays.

Comme dirait aussi le professeur Eliés Jouini : « nous n'y mentionnerons pas non plus que nous "respirons" ! » en admettant que la majorité des tunisiens est arabophone et musulmane ! 

C’est aux tunisiens de franchir le pas, pour inscrire cette fois-ci dans notre prochaine constitution : "République LAÏQUE" ! Car seule la laïcité permet aux croyants de différentes religions, de différentes confessions, comme aux incroyants et aux agnostiques, de vivre ensemble sans que nul n’ait la tentation d’imposer aux autres la loi de sa communauté. La Laïcité, c’est ce qui sépare la foi de la loi. Les tunisiens doivent adhérer aux valeurs humanistes et universelles pour ouvrir la voie vers le progrès et l’épanouissement réel des individus, condition sine qua non du progrès.

Or le comité libyen chargé de la transition, assure préparer une constitution pour une République Laïque. De son coté le roi Mohamed VI demande une séparation du religieux de l'Etat !

La Tunisie ne peut faire moins, elle qui a une longueur d’avance en la matière, sur ces pays et bien d’autres. 




















jeudi 18 août 2011

UN APPEL POUR UNE TUNISIE SAGE

Cet article est paru dans : Kapitalis


Je sens monter du fond du pays une inquiétude forte. Les Tunisiens passent jour après jour de l’optimisme au pessimisme. Sommes-nous en train de rater cette révolution qui a donné, à nous même et au monde, tant d’espoirs ?
Va-t-on quitter une dictature mafieuse mais qui, il faut l’admettre, nous permettait la modernité, pour une dictature religieuse qui nous ferait fortement régresser au moins sur le plan des mœurs et de la vie de tous les jours en nous imposant une pratique hypocrite d’un islam d’un autre lieu, d’un autre temps et qui nous éloignerait de la modernité ?
Va-t-on se laisser confisquer la révolution par les membres de l’ancien régime qui tente de revenir en se camouflant sous de nouveaux oripeaux ?
Les tunisiens sont-ils condamnés à vivre toujours sous une dictature ? Après celle de Ben Ali et de sa famille, devront-ils subir celle de Ghannouchi et de ses amis ?

Cette incertitude qui progresse et qui trouble les tunisiens vient, aussi, de la multiplication des partis politiques qui n’ont ni leaders connus ni programmes forts et qui se vautrent dans les petits jeux politiciens.
Si l’on veut être honnête intellectuellement, il n’y a pas autant de projets politiques sérieux que cette centaine de partis ! Conservateurs et progressistes dans le domaine des mœurs, libéraux et plus ou moins dirigistes dans le domaine de l’économie devraient conduire, toutes combinaisons envisagées, à une dizaine de partis au lieu de la centaine qui existe.
Tous ces partis ont donc une responsabilité historique à l’égard du Pays. En émiettant ainsi, pour des raisons de pur « ego », l’offre politique en la rendant incompréhensible, illisible pour le peuple, ils se livrent à un jeu dangereux, infantile, qui risque de détourner pour longtemps le peuple, de la démocratie. Est-ce vraiment ce que l’on souhaite ? C’est ce que condamne avec force le Professeur Sadok Belaid.
Face à ces jeux politiciens, pour les uns dangereux pour les autres infantiles, il paraît absolument nécessaire, pour en sortir par le haut, que le Pays se dote d’un Président qui serait perçu par l’ensemble des Tunisiens comme un Sage, au dessus des partis, éloigné des petits jeux politiciens, honnête et soucieux seulement de l’intérêt du pays, qui puisse redonner confiance aux tunisiens en leurs institutions en s’entourant d’hommes intègres et compétents. Comme le général de Gaule le fut, un jour, pour la France ; ou Mario Soares pour le Portugal, à sa sortie de la dictature de Salazar ; ou Václav Havel qui va soustraire la Tchécoslovaquie au joug de l’URSS de l’époque.

A l’évidence, la révolution de la jeunesse tunisienne a pris de court tout le monde. Et on le voit, dans la précipitation les partis essaient de s’organiser et d'improviser un programme à la va vite. Puisque même les partis qui existaient du temps de Ben Ali, étaient surveillés par sa police et ne fonctionnaient donc pas normalement pour organiser les hommes et les programmes pour une éventuelle relève.
Or le seul qui semble émerger par son populisme religieux, lui non plus n’a aucun programme sérieux à proposer aux tunisiens, sinon la chariâa.

Le discours des partis religieux est très dangereux pour la Tunisie : ils projettent d’effacer tous les acquis de notre pays depuis son indépendance. Est-ce le souhait des tunisiens ? Les chefs de ce parti jouent aux apprentis sorciers que de remettre en cause tous les acquis de la Tunisie moderne.
La Tunisie mérite mieux que çà. La politique est une chose trop sérieuse pour la confier à des aventuriers qui veulent expérimenter un état religieux en Tunisie prenant modèle sur l’Arabie Saoudite.

Les idéologies telles que le communisme, nous savons ce qu’il en est advenu dans les pays qui les ont expérimentées. La chute du mur de Berlin marquera la fin de l’utopie communiste.
L’islamisme des salafistes est une utopie aussi. Ses adeptes ne semblent pas se rendre compte des dégâts qu’il provoque dans les pays qui ont adopté le salafisme saoudien pour le grand malheur de leur peuple : Pakistan, Afghanistan, Somalie, Soudan….
N’ont-ils pas saisi le message de la Révolution du 14janvier où les jeunes se sont sacrifiés pour d’autres valeurs, autres que ne leur proposent les religieux : « LIBERTE, DIGNITE et TRAVAIL » ! N’ont-ils pas compris leur rejet des idéologies qu’elles soient islamistes ou communistes ?
Par ailleurs ces hommes, ne sont animés uniquement que par leur propre revanche sur Bourguiba et surtout sur Ben Ali.

L’homme qui doit assurer la transition doit être au-dessus de toutes ces mesquineries et ne doit point avoir de ressentiments ni envers Bourguiba, ni envers l’Occident auquel les « religieux » imputent tous les échecs des dirigeants en place. Il ne doit pas dilapider notre héritage commun qui fait notre spécificité tunisienne, pour nous fondre dans un Califat non seulement complètement utopique, mais également dangereux pour la Tunisie.
Il faut préserver ce que les tunisiens ont construit ensemble patiemment depuis l’indépendance.

Ma thèse pour sortir de cette situation de doute et de pessimisme, est que la prochaine Constituante, qui aura une réelle légitimité démocratique, élise, comme premier acte de sa mandature, un Président de la République pour cette période transitoire qui se poursuivra jusqu’à l’adoption et la promulgation de la nouvelle Constitution. Le Président actuellement en place, très âgé, issu qu’on le veuille ou non de l’ancien régime, qui n’a absolument aucun charisme ni aucune autorité réelle ne peut se maintenir. Le Président élu formerait un gouvernement de « techniciens » pour la même période.

Alors quel Président ?
Je lance un appel pour que les Tunisiens s’unissent pour demander l’élection en qualité de Président de la République, de Monsieur Yadh Ben Achour.
Il me semble, en effet, qu’il présente toutes les qualités nécessaires et qu’il est en situation pour être ce Président transitoire.
Yadh Ben Achour qui préside la " Haute Instance pour la Réalisation des Objectifs de la Révolution, de la Réforme Politique et de la Transition Démocratique ", est connu et estimé des tunisiens. C’est un grand juriste et je crois que, dans une période comme celle qui vient, le droit, l’état de droit doit être un objectif fondamental.

C’est un musulman convaincu, fin connaisseur du Coran et de la théologie musulmane. Il appartient à une famille qui a donné à la Tunisie de grands jurisconsultes en droit musulman, et il vient de publier un ouvrage remarquable " La deuxième Fatiha ".
Il ne peut donc être, en aucune manière suspecté d’être anti-musulman, mais il est, par contre, partisan d’un islam éclairé, adapté au monde moderne, conforme à l’islam qui a toujours été pratiqué par les Tunisiens et conforme au génie de ce peuple. Par conséquent tout en protégeant la pratique de l’Islam, il saura faire barrage à cette autre vision de l’islam, issue de pays étrangers, n’ayant strictement rien à voir avec la pratique des tunisiens depuis des siècles et porteuse de réelles menaces dues au sectarisme, au fanatisme et à son opposition « caractérielle » à la modernité qu’elle assimile de manière « obsessionnelle » à l’Occident.
Yadh Ben Achour pourra aussi unir les « laïcs » et les progressistes qui ne se sentiront pas menacés par sa conception de l’islam.
Enfin il a encore l’âge nécessaire pour allier sagesse de l’ancien et dynamisme pour un pays dans le mouvement. La Présidence de la haute Commission lui a apporté, pendant ces derniers mois une connaissance et une expérience qui lui seront d’un grand secours.

Dés lors quel homme, mieux que lui, peut rassurer les Tunisiens et œuvrer à une transition paisible ?
Lorsque cette transition sera  terminée, que le pays sera doté d’institutions solides, que les partis politiques auront eu le temps d’accéder à la notoriété et, on l’espère, à la sagesse, alors le Pays sera prêt à aborder l’avenir.

Je n’ai personnellement aucune ambition personnelle, je n’espère aucun poste ni aucune faveur et je ne connais pas personnellement Monsieur Yadh Ben Achour ; cet appel que je lance et que j’aimerai voir relayer par beaucoup de tunisiens sages, je ne le fais que par amour pour mon pays et pour ne pas le voir prendre le chemin de la régression.


Rachid Barnat